DÉCOUVREZ L'ALBANIE ET SON HISTOIRE PENDANT LA DICTATURE COMMUNISTE
C'est une grande première ! Le groupe Gremi Clinic a présenté le jeudi 9 mars, sur le salon du Tourisme ITB à Berlin, son nouveau projet intitulé : Tourisme autour de l'histoire de la dictature en Albanie.
Lancé l'initiative de l'entrepreneur Dritan Gremi, qui a développé ce projet qui lui tient tant à coeur, il s'agit précisément des lieux symboles du communisme, aujourd'hui transformés en mémoriaux et musées qui témoignent de l'une des dictatures communistes les plus hostiles d'Europe du Sud-Est et du monde.
Tout en rappelant qu'aujourd'hui l'Albanie est un pays candidat à l'intégration européenne et qui offre tous les atouts pour le touriste, M. Gremi s'est surtout concentré sur le message fort qu'il entend faire passer à travers cette initiative.
« Actuellement, nous vivons le conflit en Ukraine. Il y a un monde dans lequel nous vivons et dans lequel nous aspirons à vivre depuis longtemps. C'est celui démocratique, européen, celui d'un monde affranchi où les gens sont libres de choisir et de s'exprimer, où la parole n'est pas prohibée, où les gens ne sont pas tués, torturés et punis, pour ce qu'ils disent ou ce qu'ils pensent. »
Dritan a également souligné à quel point il est important de connaître le passé, afin que les jeunes générations puissent comprendre la différence entre les deux mondes, totalitaire et démocratique.
Dirigée par Enver Hoxha et le système communiste d'une poigne de fer pendant plus de 40 ans (1944-1990), l'Albanie était le pays le plus isolé du monde.
Des frontières fermées, un péage alimentaire, une interdiction du libre-échange et surtout une guerre entre classes politiques.
L'ancien régime, dans un système d'isolement et de guerre imaginaire, a dépensé 2,2 milliards de dollars du budget de la pauvre Albanie pour construire 750 000 bunkers et fortifications dans tout le pays.
Bien sûr, ces fortifications n'ont jamais été utilisées, car l'ennemi était simplement dans l'imagination de Hoxha.
Grâce à sa structure de sécurité, l'Etat a suivi et intercepté chaque citoyen, même dans sa vie privée, transformant ceux qui osaient penser différemment en ennemis, dans un régime qui n'a d'égal que celui de Kim Jong Un et de la Corée du Nord.
Pendant ce temps, des prisons et des camps d'internement ont été construits dans certaines villes du pays pour interner les opposants politiques au régime et leurs familles, qui ont été exploités dans des travaux forcés.
Une grande partie de ces camps et lieux de punition existent et se visitent aujourd'hui.
De nos jours, à une époque où l'Albanie est candidate à l'intégration européenne et une destination populaire pour les touristes du monde entier, son histoire à l'époque de la dictature communiste est à découvrir.
Les côtés obscurs de la dictature : une mémoire pour les générations futures
Durant cette période, 146 artistes ont été condamnés et tués par le système communiste, 5 500 politiquement exécutés, dont 300 femmes et 35 000 prisonniers politiques dont 7 000 femmes.
Les lieux à visiter dans la capitale
House of Leaves Museum
Symbole de la machine d'écoute qui espionnait pour le système communiste basé sur le mécanisme d'interception que le système avait mis en place contre les citoyens albanais. Puce électronique, radio, lecteur audio et des centaines de personnes à votre disposition pour des écoutes téléphoniques qui se sont ensuite accompagnées d'emprisonnement, d'exil et de meurtre pour quiconque osait s'exprimer ou s'opposer au système.
BUNK'ART 1 & BUNK'ART 2
Des centaines et des milliers de dollars dépensés par le gouvernement communiste comme fortification contre les ennemis imaginaires du dictateur Hoxha.
La maison de l'artiste
Une dédicace à 146 artistes condamnés et fusillés pendant 46 ans de régime communiste, parce qu'ils essayaient d'apporter la liberté d'expression et l'art occidental.
Située au coeur de Tirana, documents, photos et documentaire relatent les événements les plus choquants de ces années.
Ancienne résidence d'Enver Hoxha
Dans « Bllok », l'un des quartiers les plus branchés du Tirana d'aujourd'hui, se trouve la résidence de l'ancien dictateur Hoxha. Autrefois la seule zone autorisée pour les dirigeants communistes, c'est aujourd'hui un lieu animé de musique, bar moderne, dans un quartier de la ville qui ne dort jamais.
Le camp de Tepelena
A environ 200 km de la capitale, le camp de Tepelena est toujours la preuve vivante de la cruauté du système avec plus de 115 tombes de personnes qui y ont perdu la vie, même s'il est dit que le nombre est supérieur à 600. La plupart du temps, les enfants malades à l'intérieur du camp n'avaient même pas le droit d'avoir de la nourriture ni des soins médicaux, car ils appartenaient à des familles politiquement opposées au système.
Prison de Spac
Située à seulement 64 km de Tirana, le bâtiment, aujourd'hui abandonné, a vu la souffrance et les expériences de plus d'un millier de prisonniers politiques, qui ont été cruellement contraints de travailler dans la mine du même nom. Le manque de liberté, la violence au sein de la prison, le travail acharné dans les galeries de la mine et le manque de nourriture ont coûté la vie à de nombreuses personnes à l'intérieur de la tristement célèbre prison.
La chute du communisme, un message pour aujourd'hui
Même dans ces moments difficiles, les albanais aimaient l'Occident, leur musique, les arts et les livres. Ils ont échappé de peu à la mort en tentant de franchir illégalement la frontière, mais n'ont jamais cessé de rêver d'être en Europe.
Ils ont renversé l'un des systèmes totalitaires les plus durs du sud-est de l'Europe par des protestations féroces, mais sans violence ni effusion de sang.
Lorsque le monde fait face à la menace des dictatures, apprendre sur le passé est ce qui nous aide à empêcher que cela ne se reproduise.
Au coeur de l'Europe, l'Albanie est aujourd'hui candidate à l'intégration dans l'Union européenne. Avec une population relativement jeune, qui parlent des langues étrangères, avec une hâte de rattraper le temps perdu pendant la dictature, avec l'hospitalité et la générosité, l'Albanie est aujourd'hui une attraction majeure pour les touristes d'Europe et d'ailleurs.
Si aujourd'hui en Albanie les touristes découvrent des plages vierges, des sommets enneigés pour faire des randonnées dans les Alpes, du rafting dans de belles rivières, une gastronomie délicieuse et une grande hospitalité, le pays souhaite que l'on n'oublie pas son passé, autre raison pour laquelle cela vaut la peine de venir en Albanie.
« En touchant et en vivant les conséquences d'un système dictatorial, nous sommes convaincus qu'aujourd'hui la démocratie est la voie qui fera avancer ce monde », Dritan Gremi.