INTERVIEW WILLIAM LEYMERGIE « IL Y A TANT DE SITES EXTRAORDINAIRES EN FRANCE »  04 November 2023, Nicole Korchia

INTERVIEW WILLIAM LEYMERGIE « IL Y A TANT DE SITES EXTRAORDINAIRES EN FRANCE » 

« JE VAIS ENCORE VOUS SURPRENDRE… »

Comment est née votre émission de radio « Balades en France » ?
L'idée de départ m'est venue lors du premier confinement, en voyant les gens redécouvrir leur région parce qu'ils ne pouvaient s'éloigner. Je me suis dit qu'il serait amusant d'avoir une émission de radio ou de télé, ou même les deux, où l'on parlerait de la France en passant d'une ville à une activité, un musée, une pépite du patrimoine, une recette… J'ai proposé l'idée à mes amis d'Europe 1 et nous avons lancé l'émission. Puis sur William à Midi (C8) s'est créée une séquence nommée Vive la France.



Partagez-nous quelques coups de coeur déclenchés par « Balades en France »
Il y a tellement de sites extraordinaires… Nous avons la chance d'être assistés par Gavin's Clemente Ruiz du Guide du Routard pour trouver ces destinations, et c'est très inspirant. Je me souviens d'un Conservatoire du Coq Gaulois à Méry-sur-Seine dans l'Aube, avec des spécimens de toutes les régions, aux chants très différents.  Il y a des endroits que j'aimerais aussi découvrir comme l'Hôtel Sozo, installé dans une chapelle du XIXe à Nantes. Y dormir me ferait le plus grand bien pour effacer mes péchés ! (Sourire)

On peut d'ailleurs écouter toutes les émissions en podcast.
Oui c'est très bien fait. Il y a aussi des suggestions de virées à moto, à vélo, et dans toutes sortes d'engins. Comme par exemple en Van aménagé électrique pour parcourir le Golfe du Morbihan… Ce qui me rappelle les Vans vintage des années 60. L'expression que nous répétons chaque dimanche c'est : « si vous passez par-là, allez-y car… »



Justement quelle est votre destination favorite pour un weekend ?
Une fois que vous avez trouvé votre territoire de bonheur, vous y revenez. C'est comme une femme. Quand vous l'avez fréquentée et aimée une fois, vous l'aimez pour longtemps. Là, vous vous retrouvez dans un décor qui vous est familier et vous êtes heureux. A présent je me partage entre Paris et la Normandie du côté de Pont-L'Evêque. En 2 heures je retrouve ma forêt de Saint-Gatien et la plage de Villerville…

On connait votre visage mais peu votre histoire. Alors à quoi rêvait le petit garçon que vous étiez ?
A des choses très variées. Tout petit en Afrique où j'habitais, j'avais été fasciné par un type qui sautait à la perche au point de vouloir en faire mon métier ! (Sourire) Mes vocations étaient à la fois très modestes et très folles. Mais ce dont je suis certain, c'est que vers 10-12 ans, à force d'écouter avec mes parents le journal du matin, du midi et du soir à la radio, je me suis mis à penser qu'un jour, moi aussi je ferai les infos ! Quelques années plus tard je suis entré comme stagiaire à RFI et j'ai obtenu ma carte de presse. J'étais tellement fier que j'avais envie de me l'accrocher autour du cou avec une chaine ! (Rires)



Quels souvenirs gardez-vous de l'Algérie et l'Afrique où vous avez grandi ?
Toute mon enfance y a été délicieuse. Pour moi, le décor normal c'était un palmier, une rivière, des crocodiles, des vagues, du sable, du soleil… J'appréciais cette chance. Lorsqu'à 18 ans je suis arrivé en France, j'ai vu des murs gris, il ne faisait pas chaud, il y avait beaucoup de monde, et ça ne sentait pas le jasmin…C'était bien dommage.

Avec 3 enfants et 5 petits enfants vous êtes un peu chef de tribu. Que signifie pour vous la transmission ?
Je suis celui que fait rire les enfants, qui s'amuse avec eux, qui les regarde jouer…Pour moi la transmission passe par le fait de leur montrer ce que j'aime, les films, les livres, ma collection de bandes dessinée, Tintin, Spirou… Et le dialogue se fait à travers ça. Mais s'il y a une chose à faire en premier, c'est de les faire rire ! Et là je me régale.



Avec une aussi longue carrière et une jolie famille, avez-vous un sentiment d'accomplissement ?
Accomplissement je ne sais pas car le mot est fort. J'ai aimé mes 45 ans de métier radio-télé et surtout je ne me suis jamais ennuyé. Et ça c'est capital. Chaque matin, je suis content de me lever pour aller dans mon bureau d'où je vous réponds. Il y a eu des moments parfois difficiles, d'autres plus marrants, mais je n'ai jamais connu la lassitude. Et considérant que je ne suis pas aussi vieux que j'en ai l'air, je me dis souvent : « tiens j'ai encore des trucs à faire et j'ai encore du matériel dans ma besace pour vous surprendre. » (Rires)

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