« IL FAUT PARFOIS SORTIR DE SA ZONE DE CONFORT POUR ALLER VERS SES REVES. »
Pressentiez-vous l'immense succès de la série « Ici tout commence », dans laquelle nous vous retrouvons chaque soir ?
Cela a été une très belle surprise. Lorsque l'on m'a proposé le projet, j'ai d'abord été séduit par le casting impressionnant : Francis Huster, Bruno Putzulu, Elsa Lunghini… et en même temps j'appréhendais le rythme d'une série quotidienne, les textes à apprendre au fil de l'écriture, l'ajustage rapide de l'image et de la lumière. Mais le rendu est formidable. On a la chance de tourner dans le Château de Calvières, un endroit magnifique qui est comme un personnage de plus. Et c'est agréable de jouer ce maitre d'hôtel élégant, qui évolue dans cette salle de restaurant comme dans un ballet. Le rôle de Lisandro est profond et riche avec une double personnalité.
Dans la vie vous êtes plus lumineux et libre que lui…
Je suis quelqu'un de positif. Lorsqu'il y a un problème, j'essaie de le retourner pour en extraire quelque chose de bien. Je crois que c'est une question de survie. C'est peut-être égoïste, mais je veux pouvoir dire que ça va pour moi et mes proches, et surtout apprécier chaque instant. Je me concentre sur ce qui me donne de l'énergie et je ne suis jamais paresseux pour faire ce qui me plait. Au fond, je cherche toujours à aller vers ce qui me rend heureux. C'est peut-être cela ma philosophie de vie.
Après une belle carrière en Espagne, comment êtes-vous arrivé en France ?
Par un mélange de circonstances. Après une période de succès, j'ai vécu 4 années professionnelles difficiles. C'était devenu si compliqué pour les artistes espagnols à cause de la crise économique, que j'ai moi-même produit mes albums et deux pièces de théâtre dans lesquelles j'ai joué. J'ai tourné dans des films d'auteur, mais finalement je dépensais plus que je ne gagnais. En Espagne avec mon CV et ma notoriété je ne trouvais pas de travail, alors lorsqu'un ami m'a proposé de me loger à Paris, je suis venu. Dès mon arrivée je me suis senti si bien que j'ai voulu y tenter ma chance. La main tendue par cet ami a changé ma vie.
Vos débuts ont-ils été faciles ?
Pas vraiment (rires). J'ai trouvé un premier job de serveur qui n'a duré qu'un week-end. Ensuite j'ai été vendeur chez Zara, mais au bout de 2 mois la direction m'a viré parce que je parlais trop aux clients au lieu de vendre !!! Puis grâce à un ami, je suis devenu guide pour des groupes espagnols.
Avez-vous aimé ce nouveau métier ?
Oui parce qu'il m'a permis de découvrir et raconter l'histoire de la France et de Paris. Avec ce cadre extraordinaire, j'avais le sentiment de travailler dans un magnifique bureau et je me suis à nouveau senti à ma place. Pour apprendre le français je suis beaucoup allé au cinéma, je lisais et j'écoutais la radio pour l'intonation. Le reste du temps j'écrivais mes chansons. Puis j'ai enregistré un monologue que j'ai envoyé à des agents et j'ai décroché mon premier rôle dans la série Chefs avec Clovis Cornillac. Ensuite il y a eu Clem, les albums, Danse avec les Stars et tout s'est enchainé.
©Anna Sandul
Quels sont vos lieux coups de coeur dans la capitale ?
Une balade sur les quais de seine, un jour ensoleillé, avec Notre-Dame d'un côté, le pont Henri IV, en marchant vers le Louvre, le jardin des Tuileries, le Petit et le Grand Palais, la Tour Eiffel, le pont Alexandre 3…. Habitant le 18èmearrondissement, je ne me lasse pas du Sacré-Coeur. Paris m'éblouit, d'autant que je suis d'une nature à regarder les belles choses comme si c'était la première fois. Je réalise aussi toutes les opportunités que Paris m'a offertes, car c'est ici que j'ai recommencé à être comédien, chanteur. Alors dès que je marche dans la rue, je suis heureux.
Et vous êtes désormais dans le coeur des Français…
Oui c'est merveilleux. Surtout quand on part d'un pays dans la situation dans laquelle je l'ai quitté, sans argent, avec peu de gens pour soutenir mon projet. Je savais que je me mettais en danger, mais je ne pouvais pas refouler cette fibre artistique que j'avais en moi, alors je suis sorti de ma zone de confort pour aller vers mes rêves.
A présent, je me sens chanceux et fier d'avoir été adopté par les Français, car je sais que vous êtes esthètes et exigeants. Alors j'ai envie de vous dire à tous un grand merci. Je pourrais tirer ma révérence à chaque français que je croise, tellement je suis reconnaissant. (Sourire) D'en parler, les larmes me montent aux yeux... Il n'y a pas de mot assez fort pour décrire ce que je ressens. Alors même si parfois certaines situations sont difficiles voire insurmontables, je crois qu'il faut faire confiance à ce que l'on est, pour ne pas partir à contrecourant et se perdre. Et si l'on se trompe il faut savoir se pardonner. C'est un acte super important pour accéder au bonheur.
Si je vous demandais de me faire visiter l'Espagne où m'emmèneriez-vous ?
D'abord à Villajoyosa dans mon village de pêcheurs, car même s'il n'est pas le plus beau du monde, il a beaucoup de charme avec ses plages sauvages, ses maisons colorées, son quartier historique. En plus on s'y régale de très bon chocolat. Ensuite je vous emmènerai dans le Sud de l'Espagne qui est tellement beau. A Séville que j'adore, Grenade et Madrid, une ville très agréable où j'ai vécu.
Plutôt voyageur organisé ou free style ?
Plutôt freestyle. En général on réserve la première nuit d'hôtel puis on part au hasard et c'est tellement cool. J'ai ainsi découvert le Maroc, la République Dominicaine et Cuba qui est magique pour la mer, la danse, l'ambiance... Mon prochain voyage sera l'Egypte mais je ressens le besoin d'y aller avec un guide, car c'est intéressant de comprendre l'histoire et de savoir qui était là, il y a des siècles, à l'endroit où vous vous trouvez. Avec cette connaissance vous ne regardez pas les monuments de la même façon. Cela devient plus profond et habité.
Entre la comédie et la chanson, comment vous ressourcez vous ?
Principalement dans une maison que j'ai dans les montagnes de ma région. C'est en pleine nature dans une vallée à 25 minutes de la mer. Je m'y ressource en faisant du bricolage, du jardinage, de la cuisine… Faire des choses de mes mains me remplit d'énergie et m'apaise. J'y retourne dans quelques jours et je suis déjà impatient de me balader à travers les oliviers, amandiers et cerisiers …
Vous semblez avoir trouvé l'harmonie…
Je me sens bien, chanceux, entouré d'une famille et d'amis qui me sont chers. Je suis comblé par le travail et les projets personnels, mais j'aimerais par la suite ralentir un peu le rythme, pour me laisser du temps pour mes proches, pour l'amour et pour profiter plus de la vie ! Je n'ai pas encore trouvé l'équilibre parfait, mais je m'en approche... (Sourire)
L'actu d'Agustin Galiana : On le retrouve chaque jour dans la série « Ici tout commence » sur TF1 et dans l‘émission « The Dancer » sur RTBF où il fait partie des coachs. Il reviendra bientôt dans la nouvelle saison de la série « Clem », et dans ses moments de liberté entre deux tournages, il travaille sur les chansons de son prochain album.
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