UNE EXPOSITION INÉDITE EXPLORE LES FIGURES HISTORIQUES DU VIVRE-ENSEMBLE.
« Tout est possible aux hommes de bonne volonté, mais la sagesse semble avoir déserté de nombreux palais présidentiels et royaux. Les « Hérode d'aujourd'hui » rendent inaudibles les quelques Nelson Mandela du monde contemporain », affirme Joël Soler, réalisateur et créateur de la Fondation Magos. Cette organisation présente aujourd'hui « Trésors des Sages », une exposition inédite consacrée aux Rois Mages et à certaines figures historiques de l'Orient, messagers de tolérance et de coexistence.
Fruit de six années de recherche à travers le monde, cette collection est la plus vaste jamais réunie sur les Rois Mages. Joël Soler, devenu expert en la matière, met en lumière des personnages historiques ayant favorisé le dialogue entre civilisations, à l'instar du roi Juba II, considéré au Ier siècle comme un pont entre l'Orient et l'Occident, ou du calife Umar, qui préserva le Saint-Sépulcre. Il rappelle également que l'installation du prophète de l'Islam à Médine fut rendue possible par les tribus juives des Banu Nadir et un roi chrétien, Ghanassadide, illustrant ainsi l'enchevêtrement historique des cultures et des croyances.
À travers l'art, « Trésors des Sages » souligne la pertinence de ces modèles historiques dans un monde en quête d'harmonie. En exposant des oeuvres rares et méconnues, cette collection apporte un éclairage sur l'histoire souvent oubliée du dialogue entre l'Orient et l'Occident. De l'Antiquité à nos jours, elle illustre comment des souverains éclairés ont joué un rôle clé dans la promotion de la tolérance et du vivre-ensemble, dépassant les frontières religieuses et culturelles.
Joël Soler, documentariste primé, a bâti sa renommée grâce à ses travaux sur les dictatures et le terrorisme. Après avoir vécu près de quinze ans aux Etats-Unis et un an à Dubaï, il réside aujourd'hui en Andalousie. Avec la Fondation Magos, créée à Málaga et Paris, et soutenue par des personnalités telles que les prix Nobel de la paix Jody Williams et Shirin Ebadi, il poursuit une mission de transmission des valeurs de coexistence universelle. La Fondation Magos se donne pour mission de préserver et de diffuser cet héritage en sensibilisant un large public à travers ses collections et expositions itinérantes.
L'exposition « Trésors des Sages », inaugurée à Málaga à l'occasion de la Journée Internationale de la Tolérance, a vocation à voyager à l'international, avec Paris en ligne de mire pour 2026. Son ambition est de proposer un nouveau regard sur l'histoire en mettant en avant ces figures majeures qui, à travers les âges, ont oeuvré pour un monde fondé sur l'entente et le respect mutuel.
RENCONTRE AVEC DE JOEL SOLLER
Pendant de nombreuses années, vous avez travaillé sur des thématiques politiques, notamment les dictatures et le terrorisme, réalisé des films sur Saddam Hussein, les réseaux Bin Laden et, plus récemment, une série sur les femmes de dictateurs comme Madame Pinochet et Imelda Marcos.
D'où vient votre intérêt pour l'Orient et ses cultures ?
J'ai beaucoup tourné au Moyen-Orient et je suis personnellement touché par cette région. Mes origines espagnoles andalouses sont marquées par ce mélange entre Orient et Occident, entre ancêtres musulmans convertis au christianisme et chrétiens ayant combattu les Arabes. Cette dualité, entre amour et conflit, m'a toujours fasciné.
Comment est née la Fondation MAGOS ?
Après quinze années à réaliser des films sur les dictatures, j'ai voulu me consacrer à un projet plus positif. J'ai commencé à collectionner des oeuvres d'art sur le thème des rois mages. Lors d'un voyage en Ethiopie, à Aksum, j'ai découvert la tombe du roi mage Balthazar et cela a éveillé ma curiosité.
L'idée de la Fondation MAGOS est de promouvoir la coexistence et le dialogue entre religions et cultures à travers l'art et le documentaire. Mes expositions sont conçues comme des films documentaires vivants, où le public peut découvrir à la fois des oeuvres et des images tournées à travers le monde.
Pouvez-vous nous parler de votre première exposition ?
Nous avons inauguré notre première exposition à Malaga, en Espagne, autour des rois mages, figures très importantes dans la culture espagnole. L'objectif était de mettre en avant le dialogue entre cultures : ces rois, issus de trois religions différentes, ont traversé le monde pour rendre hommage à un enfant sans trône ni fortune. Cette exposition est itinérante et pourrait être présentée en France prochainement.
Quels sont les autres axes de votre travail ?
Nous développons une seconde exposition sur les rois d'Orient, mettant en lumière les souverains qui ont soutenu la coexistence entre les peuples. Ce projet s'attache à combattre l'idée d'un « choc des civilisations », en prouvant que le dialogue entre chrétiens et musulmans a existé à travers l'Histoire et peut perdurer aujourd'hui.
Quels pays soutiennent votre initiative ?
Des pays comme Abu Dhabi, qui a signé le document de la fraternité universelle en 2019, soutiennent activement ces actions. Le Maroc, Bahreïn et Oman ont également une tradition de tolérance interreligieuse. Même en Arabie Saoudite, un changement est en cours avec la World Muslim League, qui promeut aujourd'hui le dialogue entre religions.
Quel est votre rêve pour la coexistence ?
J'aimerais que l'on donne plus de visibilité aux musulmans modérés et tolérants. Les médias préfèrent traiter des sujets sensationnels comme le terrorisme, mais il existe une majorité silencieuse qui prône la paix. L'objectif de la Fondation MAGOS est de montrer que la coexistence est une réalité historique et qu'elle peut l'être encore aujourd'hui.
Quels sont les projets futurs ?
Nous allons continuer à présenter nos expositions en Andalousie avant de nous développer à l'international en 2026. J'espère vivement que nous pourrons présenter l'exposition en France très prochainement.
Fondation Magos
www.fondationmagos.com
